Le Ségolénisme, le terme s’est imposé, est une ligne politique définie, depuis la campagne présidentielle de 2007, par Ségolène Royal. Bien peu nombreuses sont les personnalités politiques capables de fixer un cap, une orientation politique claire, de porter une vision.
C’est ce qu’a construit dans son engagement politique Ségolène Royal, d’où les nombreux soutiens dont elle dispose au sein du Parti Socialiste, militantes et militants investis depuis le Congrès de Toulouse, dans les instances du Parti Socialiste.
Mais quelle est cette ligne politique ? Que veulent ces Ségolénistes ? Comment peut-on définir ce qu’est le Ségolénisme aujourd’hui ?
Pour définir le Ségolénisme, il faut parler d’un réformisme radical. On retrouve en effet chez Ségolène Royal à la fois cette volonté de réformer avec pragmatisme et cette forme de radicalité dans les propositions, acceptant de bousculer pour casser le cadre du « rien n’est possible ». La socialiste prône la politique par la preuve et les mesures efficaces. Il faut de l’audace pour casser les chaînes de l’immobilisme.
Si l’on reprend les cinq axes principaux du Ségolénime, on retrouve à chaque fois ce réformisme radial.
1 – Pour un Etat volontaire.
Ségolène Royal dans un Parti Socialiste un peu déboussolé parfois a su affirmer l’importance du rôle de l’Etat pour impulser une dynamique économique et préserver le cadre social. C’est « l’ordre juste ». L’Etat aide les entrepreneurs notamment dans ses financements par une banque publique d’investissement, mais réclame en échange des entreprises plus citoyennes. Depuis la création de scoop, jusqu’à l’entrée au capital d’une entreprise, en passant par le soutien aux nouvelles filières économiques, il s’agit à chaque fois d’agir.
Agir également pour un fonctionnement de l’Etat plus efficace. Il ne s’agit pas de laisser filer les déficits « un euro dépensé doit être un euro utile » ou d’accepter les lenteurs de la bureaucratie dans l’application des décisions. Agir impose de la volonté et du courage.
2 – Pour lutter contre le capitalisme financier prédateur.
Lors des primaires pour l’élection présidentielle de 2012, Ségolène Royal en a fait son cheval de bataille, heurtant la frange modérée des socialistes. Pas question en effet d’accepter ces entreprises voyous, délocalisant pour s’enrichir davantage, d’accepter l’évasion fiscale et le creusement des inégalités.
Les discours ne suffisent pas, il ne faut pas se résigner mais agir par des réformes radicales pour « mettre fin à cette voracité du capitalisme financier ». C’est notamment la réforme bancaire pour que les banques aient l’interdiction de spéculer sur les dettes d’Etats, pour imposer aux banques d’investir dans l’économie réelle. C’est aussi une réelle volonté politique pour s’attaquer à la fraude fiscale en utilisant « tous les leviers ». Agir, encore agir, toujours agir !
3 – Pour la transition écologique.
Sur ce thème, la socialiste ne cache pas son agacement sur la lenteur des décisions prises sur un domaine aussi important. Il manque jusqu’ici une ambition clairement affirmée, un radicalisme dans les propositions pour répondre à cet enjeu majeur.
La transition écologique est un triple enjeu : écologique et sanitaire, économique car c’est une source de création d’emplois avec de nouveaux secteurs à développer, et social car cette mutation a un coût qu’il faut équitablement répartir.
Dans ce domaine les efforts doivent porter à tous les niveaux, il faut agir par un plan global, depuis la détermination dans les organisations internationales jusqu’au plan local avec la mise en place de mesure pour encourager les circuits courts « de la fourche à la fourchette ». Il faut un élan, il faut agir !
4 – Pour promouvoir une démocratie jusqu’au bout.
Ségolène Royal propose une réforme ambitieuse de la démocratie pour renforcer la démocratie représentative, introduire davantage de démocratie participative dans les prises de décision et relancer la démocratie sociale pour donner plus de place au dialogue social.
Très clairement, le Ségolénisme se prononce pour le non cumul des mandats maintenant, tout de suite, sans perte de temps ! On tarde trop, il faut agir !
La démocratie à l’heure des réseaux sociaux est un enjeu essentiel de nos sociétés de la communication. Le travail engagé par Ségolène Royal sur cette question essentielle, qui fait aujourd’hui se soulever les peuples du monde, doit reprendre. Comment renouveler notre démocratie pour répondre aux attentes des peuples et sortir de l'abstention ou du simple vote contestataire ?
5 – Pour bâtir les Etats-Unis d’Europe
Sur les traces des pères de l’Europe, Ségolène Royal s’est engagée sur la poursuite de la construction européenne. Mais ce qui différencie son engagement en ce domaine, c’est la volonté d’engager une nouvelle orientation en faveur d’une Europe par la preuve. Il faut agir et ne pas se contenter de discours pour sortir de cette Europe trop technocratique.
Le fonctionnement actuel de l’UE tue le rêve européen. L’Europe ne peut pas se faire sans la volonté des peuples. Pour changer cette Europe des directives, trop éloignée des citoyennes et des citoyens, il faut du courage et de la volonté. « Oui, les peuples d'Europe attendent une mutation, un autre modèle, un nouveau rêve. Une métamorphose dirait E. Morin » Ségolène Royal.
Le Ségolénisme est un réformisme radical. Pour agir, pour réformer, il ne faut pas avoir peur de bousculer, il faut du courage pour faire accepter les solutions audacieuses et lutter contre les puissants groupes influents. Il faut une volonté, une détermination en fixant des objectifs clairs.
Cet engagement est aujourd’hui partagé par de nombreux socialistes et au-delà. Le Ségolénisme, c’est avant tout une Volonté d’Agir au service de l’intérêt général.
Du courage. Précisément cette vertu que Ségolène Royal vante dans son dernier livre. Qu'on se le dise, Ségolène Royal a été très inspirée par Jaurès.
" Le courage, c'est de ne pas livrer sa volonté au hasard des impressions et des forces écrit elle."
A propos de Jaurès, dans son livre " cette belle idée du courage," Ségolène Royal écrit:"Il prend la mesure de l'endurance et de l'ingéniosité de celles et ceux qui s'échinent aux champs, dans les vignes, à la mine, à l'usine;
Il estime le travail humain à sa juste valeur;
Il ne veut pas qu'il soit une servitude et une souffrance, mais une joie, un épanouissement....
Révolté par les patrons autocrates et voyous de son temps, Jaurès- je tiens à le souligner, respecte ceux qui prennent le risque d'entreprendre et conduisent honnêtement leurs affaires, victimes eux aussi de l'entente et de la spéculation...Ils ne craint pas de rappeler les difficultés auxquelles se heurtent ces entrepreneurs intègres par leur travail..."
Je veux une France d'entrepreneurs disait Ségolène Royal au cours de la campagne des primaires socialistes.
Quand on observe la politique qu'elle mène dans la Région Poitou Charente, marquée par une priorité à la lutte contre le chômage, mais aussi une aide aux entrepreneurs des PME et des entreprises innovantes pour réindustrialiser sa région, créer des emplois, les crédits importants qu'elle accorde pour la formation, on reconnaît l'empreinte de Jaurès, adaptée au vingt et unième siècle, ce que l'on appelle le ségolénisme.
Mon plus grand souhait, c'est que loin du hollandisme, avec sa vision d'avenir, Ségolène Royal joue un rôle prépondérant dans notre pays...Pas au sein d'un gouvernement dont elle ne partage visiblement pas la ligne sociale démocrate trop droitière...Mais pourquoi pas elle après Hollande?